Nous volâmes toute une matinée, sans aucun bruit, seul celui des animaux de la forêt, on ne discuta même pas (dur pour moi qui suis un grand bavard).
En début d’après-midi, nous nous étions arrêtés pour faire une pause, j’en avais profité pour faire une petite sieste car je suis aussi un grand dormeur, soudain un cri strident me réveilla ! C’était Artanis ! De loin, je ne discernais pas bien ce qui lui arrivait, je voyais tout au plus qu’elle se tenait le bras et que quelque chose y était accroché. Je m’approchai à petit pas, de plus en plus près, attiré par cette chose étrange qui était sur son bras. Enfin je vis mieux, UNE AHNËMAR !!! Malheur, je connaissais bien cette bête étrange, mi-animal, mi-fleur, qui attire par la pensée et par la beauté de ses formes. Sans doute Artanis l’avait-elle juste aperçue mais cela avait suffi pour être envoûtée. Après cette bête vous appelle par la pensée, et quand vous êtes assez proche, elle vous saute dessus et s’accroche à votre bras pour diffuser un liquide qui vous retourne contre vos alliés. C’est vraiment une sale bestiole. De plus Artanis est une guerrière surentraînée et redoutable. On allait avoir du mal à se défendre ! Il fallait que j’aide Amëraen, le cousin de Artanis, qui n’avait pas l’air de savoir comment résoudre ce problème :
« Amëraën ! C’est une Ahnëmar, cours ! Va te cacher !
Une quoi ?
Ne pose pas de questions, viens te cacher avec moi ! Je pourrai t’expliquer.
... »
Il se tut et courut vers moi. Nous nous cachâmes sous un rocher, une tanière de je ne sais quoi et je n’avais pas le temps de m’en préoccuper pour le moment.
« Artanis est victime d’une Ahnëmar, et elle est devenue maléfique !
Heu...
Et bien les Elfes ne savent pas tout ! Mon maître d’école nous avait appris quelque chose sur ces bêtes...Mince, je ne m’en rappelle plus !
Mais fais un effort, voyons ! »
Je me concentrais et soudain une vision, ou plutôt un genre de prémonition : je voyais Artanis qui nous cherchait, (et qui nous trouvait, d’ailleurs !), puis elle se battait avec Amëraen dans une lutte effroyable. Moi, j’étais plongé dans mes pensées et brutalement avec un petit sourire de gagnant, je courus à une vitesse jamais vue, en direction du dragon et d’un coup je disparus ! Ma vision évolua, j’étais au lac, dans la fameuse clairière, là ou nous avions pris notre dragon. Je me remis à courir jusqu’au moment où une ondine sortit sa magnifique tête de l’eau, je me mettais à parler une langue étrange et d’un coup l’ondine, dans un chant divin, mêlant joie et tristesse, se mit à pleurer. Une larme de cristal coula le long de sa joue et se solidifia. C’était sublime... Subitement plus de vison !
J’étais de retour à la réalité avec dans la tête la solution du mystère. Tout se passa très vite comme dans la vision, mais je ne savais pas ce qui allait se passer quand je reviendrais avec la larme et le moment approchait. Ce serait à moi d’improviser...