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Publié : 15 mars 2007
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Procès des attentats de Madrid du 11 Mars 2004

Le 15 février 2007, s’est ouvert le procès des attentats de Madrid. En effet, le 11 mars 2004 plusieurs membres présumés d’Al-Qaïda s’embarquent dans plusieurs trains de banlieue à Madrid où ils déposent des sacs à dos contenant des charges explosives. Ensuite tout s’est passé par téléphone entre les complices de ces attentats pour programmer l’explosion des bombes. Les explosions seront simultanées.
Elles auront lieu entre 7h37 et 7h45 aux gares Atocha, El Pozo del Tio Raimundo, Santa Eugenia et à la Calle Tèllez.
Le train ayant explosé à la Calle Tèllez était censé exploser à l’Atocha en même temps que l’autre mais ayant été retardé de quelques minutes il explosa en dehors de la gare ce qui permis peut-être d’éviter de toucher des dizaines d’autres personnes.
On retrouvera aussi trois autres bombes n’ayant pas explosées. On pense qu’elles étaient destinées aux secours.

explosion d’un des trains


Ces attentats eurent lieu trois jours avant les élections législatives.
Trois jours de deuil national furent proclamés par le premier ministre espagnol.
Cet attentat restera comme le plus sanglant commis en Espagne, il y eut 191 morts et de 18 blessés.
L’enquête se dirigera premièrement vers l’ETA qui nie les faits puis se tournera finalement vers le réseau islamiste et notamment Al-Qaïda.
Après avoir enquêté sur les présumés responsables de cet attentat le procès des attentats s’est ouvert le 15 février 2007, 29 inculpés de ces attentats doivent y être jugés (7 autres se sont suicidés) dont l’un des cerveaux des attentats, Rabei Ousmane Sayed Ahmed dit « Mohamed l’Egyptien » qui à son audience nie toute implication avec les attentats et déclare :
« Monsieur le président, jamais je n’ai eu aucune relation avec ces événements qui se sont déroulés à Madrid, Jamais, je n’ai inspiré des personnes ou des groupes de personnes » impliquées dans les attentats du 11 mars 2004.
Peu après, « Mohamed l’Egyptien » a « condamné inconditionnellement et de manière complète » les attentats de Madrid, ainsi que ceux du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis et de Londres en juillet 2005. « Je n’ai jamais fait partie d’Al-Qaïda, ni d’aucune organisation islamiste ». Pourtant plusieurs témoins affirment l’avoir reconnu près d’un des lieux des explosions. De plus les services secrets italiens détiennent deux enregistrements téléphoniques où il se vante d’être le concepteur des attentats.
Au total le procureur a réclamé 270 000 années de réclusion pour les principaux accusés mais le code pénal espagnol limite la réclusion à 40 ans.

On peut se poser des questions quant à la sécurité en Espagne au vu de la facilité avec laquelle ces terroristes ont opéré. C’est pourquoi la justice espagnole a placé ce grand procès dans une annexe de l’Audience nationale : le tribunal antiterroriste espagnol.

Le juge d’instruction Juan Del Olmo note dans son acte d’accusation que les attentats ont été perpétrés peu avant les élections législatives du mars 2004, dont le PP au pouvoir était le favori, afin de retourner l’opinion en faveur des socialistes de José Luis Rodriguez Zapatero, qui promettait le retrait militaire en Irak.
Cependant, la dernière enquête de la police scientifique a permis d’écarter la thèse de la droite PP (Parti Populaire) selon laquelle l’ETA (organisation des séparatistes basques) serait liée de près ou de loin aux attentats. Cette « version officielle » est bien entendu soutenue par le gouvernement de Zapatero et les médias qui lui sont proches.
Le parti populaire en voulant privilégier la piste basque a perdu les élections législatives du 14 mars 2004 au profit du parti socialiste de Rodriguez Zapatero. Les électeurs ont voulu sanctionner le gouvernement de José Maria Aznar pour son engagement militaire en Irak. Certaines preuves ont sûrement été fabriquées et d’autres supprimées afin d’écarter la possible participation de l’ETA (par exemple : la première analyse scientifique des restes d’explosifs demandée par le tribunal antiterroriste vient de mettre à jour l’existence de DNT, substance qui n’entrait pas dans la composition de la dynamite Goma2-ECO qu’auraient, selon l’acte d’accusation, utilisée les terroristes du 11 mars 2004.
Le procès durera 5 mois. Ce procès aura un enjeu plus politique que judiciaire et influera dans un premier temps sur les élections municipales et régionales du 27 mai prochain puis dans un second temps, après le verdict du procès attendu pour octobre, conditionnera les législatives de 2008.
Il aura été vraiment triste que l’acte terroriste le plus sanglant d’Espagne ait servi à des partis politiques de terrain d’affrontement.

http://www.tsr.ch/tsr/index.html?siteSect=200001&sid=7531024

http://fr.wikipedia.org/wiki/Attentats_du_11_mars_2004_%C3%A0_Madrid

http://www.latinreporters.com/espagnepol18022007.html

http://www.ina.fr/archivespourtous/index.php?vue=notice&from=fulltext&datedif_jour1=13&datedif_mois1=03&datedif_annee1=2004&num_notice=2&total_notices=2
Pour le dernier lien cliquez sur rechercher puis une barre "rechercher" apparaît rentrer la date 13 03 2004, regardez le journal télévisé de Béatrice Schoenberg.