Collège Jean Moulin

Le bébé venait de naître. Atia le prit dans ses bras, lui fit un petit sourire et le redonna à la sage femme. Drusilla, la belle-mère d’Atia, s’approcha du nouveau né.
"Un joli petit homme... Comment s’appellera-t-il ? demanda Severa, la mère d’Atia.

_Marcus a décidé de le prénommer Quintus puisqu’il est né cinq jours avant les calendes de janvier..."

La sage-femme l’enroula dans un linge chaud avant de le donner à la belle-mère.
" Je vais présenter ton fils à Marcus, quant à toi, Atia, reste là et repose-toi."
Drusilla sortit de la pièce. Elle rejoignit Marcus Publius Sapiens, son fils, un riche patricien, afin de lui présenter l’enfant.
Lorsque Marcus vit sa mère pénétrer dans l’atrium, il se précipita vers le bébé.
" Alors ? dit il, d’une voix inquiète.

_Il va bien, Atia aussi. Tout s’est très bien passé."

Marcus prit Publius dans ses bras, souffla sur son front afin de dégager les quelques mèches blondes qui retombaient dessus, puis l’embrassa.
" Dans une semaine, je te passerai la bulla autour du cou, mon fils. Vous avez entendu ? Dans une semaine !" déclara Marcus.

Deux jours passèrent dans la bonne humeur, les banquets et les fêtes et les réunions de famille.
Trois esclaves représentant les dieux Pilumnus, Picumnus et Hercule veillaient à l’entrée de la villa.
Quintus était en sécurité, et sa famille célébrait dignement son arrivée en son sein.

Mais la nuit suivante, un drame se produisit. Quintus tomba gravement malade.
La famille fut effondrée, les protecteurs chargés de chasser les mauvais esprits afin de protéger le bébé furent pendus, la cérémonie de reconnaissance fut annulée. La superstition l’emporta et on décida d’exposer l’enfant.

Atia enveloppa Quintus dans une serviette, glissa quelques sesterces dans le pli du linge et abandonna le bébé dans une étroite ruelle de Rome.
Elle repartit, abattue, arriva chez elle et éclata en sanglots.

Pendant ce temps, le petit Quintus Publius semblait promis à une mort certaine, assommé par la fièvre dans le froid de l’hiver.

Mais alors que tout espoir pour lui était perdu, une main étrangère s’empara du panier dans lequel on l’avait laissé...