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Publié : 4 juillet 2006
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Chapitre 50 : L’ Outaï...

...et le pendentif de la Déesse de la guérison...

Le carrosse de cristal argenté volait à une vitesse folle. On ne distinguait aucun paysage par les fenêtres, tellement l’engin était rapide. En quelques secondes nous étions rendus au royaume des elfes.

Arrivés au royaume des Elfes, Pélisse fit disparaître le carrosse par une quelconque magie. Je la vis se concentrer sur l’engin, ses yeux luminescents le fixaient, une fumée verdâtre envahit celui-ci puis la magie le fit s’estomper peu à peu.

« Il ne faut pas perdre de temps, Artanis a besoin d’aide, et seule toi, Pélisse, sait où en trouver, affirmai-je.

_Oui, « l’outaï » se trouve dans la rue des méandres, là où tous les sorciers résident. Cet endroit est lugubre, mais sa force magique est puissante.

Bien, en route ! »

L’écuyer nous vendit deux chevaux pour quelques sous, puis nous galopâmes vers la rue des méandres de suite.
L’endroit était effectivement lugubre ; une lueur blafarde éclairait un portillon de bois, où il était inscrit : " Outaï Gafrüs."

« C’est lui ? demandai-je.

_Oui... répondit Pélisse d’une voix sombre. »

Nous entrâmes dans la tanière : l’intérieur était d’une obscurité invraisemblable ; une petite lampe en peau de chèvre éclairait d’une lumière tamisée une silhouette assise face à son bureau.

« Oui ? demanda l’homme d’une voix rocailleuse, en quoi puis-je vous aider ?

_Mon amie Artanis est gravement blessée... »

Sitôt dit, sitôt fait. L’homme pris la lampe, l’approcha d’Artanis et attrapa d’un geste vif une fiole. Il lui fit boire la potion pourpre qui se trouvait dedans. Alors une lumière bleue s’échappa de son corps, exorcisant les blessures physiques et morales.
Lorsque Artanis se releva, elle avait une mine joyeuse et fraîche.
Mais ce n’était pas mon cas... J’avais une terrible douleur au niveau de la cuisse. La flèche ! J’vais reçu une flèche lors de la bataille ; celle ci avait disparu, mais la douleur réapparaissait.
Je m’accroupis par terre : Pélisse aussi, et me demanda ce que j’avais. Je lui répondis que ma cuisse me faisait terriblement mal.
Un moment j’ai cru que je ne pourrais pas aller plus loin tellement la souffrance était atroce. Mais il y avait l’outaï, ce médecin, pour m’aider.
Pélisse m’avait bien expliqué que l’outaï ne soignait QUE les Elfes, non les humains.

« Je vous en supplie ! pleurais-je. »

Il me regarda quelques instants puis m’affirma qu’il ne pouvait rien faire. Peiné, je le regardai d’un air malheureux. Un profond soupir sortit de sa bouche, puis il se retourna vers son étagère de potion, et attrapa un pendentif. Il représentait une sphère dans laquelle se trouvait un liquide bleu comme de l’eau de mer. Au milieu, une petite lueur brillait.

« C’est la déesse de la guérison, me dit l’homme, elle te protègera contre les souffrances les plus redoutables. Mais attention ! Si tu brises cette sphère, le sort sera rompu, et une atroce souffrance s’en suivra... »
Je pris le pendentif, l’enfilai sur un bout de ficelle et l’accrochai avec fermeté autour de mon cou. Une nouvelle énergie pénétra en moi comme une vague de chaleur.

« En route mes amis, a présent que tout le monde est sur pied, allons retrouver cette grande dame !" m’exlamai-je.
Nous saluons l’outaï, le remerciant pour tout, et nous repartîmes sur nos deux chevaux, Pélisse, Artanis, Amënraën et moi.

Au bout de quelques heures, je demandai à Pélisse :
« As-tu assez de magie pour créer une nouveau carrosse ?
_Malheureusement non... ma magie est épuisée et mes forces aussi, mais malgré tout, je peux faire quelques choses pour que les chevaux aillent plus vite, me répondit-elle, en me regardant comme si elle allait mourir.
Elle caressa la tête du cheval en murmurant :"Ça ne fera pas mal...".
Elle s’approcha, colla son oreille sur la crinière et ferma les yeux. Je la regardai dans toute sa splendeur et sa générosité. Ses doux yeux fermés lui donnaient un air d’innocence, et j’aimais beaucoup.
Rien ne se produisit, puis je vis peu à peu les joues de la belle se dégonfler, ses lèvres se gercer, ses cheveux blanchir et sa peau bleutée noircir.

« Pélisse ? Mais que...

_Ne t’inquiète pas, je donne le peu d’énergie qu’il me reste aux chevaux... s’ils ne galopent pas plus vite, les amulettes vont ... vont... « 

Elle s’endormit. Amënraën et Artanis la regardaient, comme moi, restant tout trois sur notre faim.
L’hiver était là, les arbres étaient nus, les pelouses blanches, le ciel gris et les flocons d’une blancheur de rêve.
Les chevaux allaient à une allure folle, on se rapprochait de notre destination très rapidement.
En une heure, nous étions arrivés.
Le royaume des Elfes argent me paraissait encore plus splendide que la dernière fois.
En hiver, la glace prend toute son ampleur, la blancheur du palais le rend pure et inaccessible. Une voix douce et fraîche, que je reconnus aisément, se fit entendre, traversant la glace comme les ombres noirs m’ont traversé.
« Entrez mes amis, entrez... »

Déesse de la guérison