J’avais toujours le cœur de pierre entre les mains. Je cherchais désespérément un moyen de le briser, j’avais bien essayé avec une pierre, mais rien n’y faisait, il était trop solide. Cela m’énervait et une fois de plus j’entrais en fureur. Je jetai le cœur au sol avec force, je me concentrai, et la puissance revint en moi, un éclair jaillit. Je regardai, le cœur était brisé en milles morceaux et fumait. La joie vint en moi : les amulettes brillaient parmi les débris. Je les ramassaient et sentis une main se poser sur mon épaule, Pélisse s’était réveillée, elle avait un grand sourire rassurant. Je la pris dans mes bras, nous étions joyeux, nous avions vaincu le mal et il ne nous restait plus qu’à ramener les amulettes à la reine des Elfes Argent.
« Tu devrais passer chez moi pour te reposer, n’entreprends pas ce voyage avec une telle fatigue. Je t’en supplie, rentre avec moi !
_Je suis obligé de venir avec toi car en bas de la montagne se trouve Artanis, elle doit être entre la vie et la mort, elle a eu un accident en venant et j’ai dû continuer seul, nous devons nous dépêcher, il faut le sauver ! »
Je lui pris la main, l’aidai à monter sur Acélia, qui était bien mal en point, et je m’élançai dans les airs en volant. Pélisse cavalait sur le chemin piquant et dangereux de la montagne. Au bout d’un quart d’heure, nous arrivâmes enfin à l’endroit où j’avais laissé mes deux acolytes pour la dernière fois. Artanis était allongée dans les bras d’Amënraën, ayant l’air morte, toute blanche, les yeux fermés.
« Amënraën ! On est là !
_Enfin te voilà, je savais que tu réussirais !
_Comment va Artanis ?
_Malheureusement de plus en plus mal, elle s’est endormie, il y a bientôt une demie heure, malgré toute l’assistance que je lui ai portée.
_Nous devons la ramener au royaume des Elfes sinon elle mourra !
_Mais comment ? Le temps que nous arrivions, ce sera trop tard !
_Attendez, j’ai un moyen rapide ! »
Pélisse siffla un grand coup et dans les trente secondes qui suivirent, un carrosse de cristal argenté arriva.
« Waouh ! C’est magnifique, mais le problème c’est que nous ne pouvons pas ramener Acélia.
_Tu oublies que je connais quelques tours, j’en connais notamment un qui me permettra de la renvoyer dans les écuries de mon royaume sans bouger d’ici. »
Elle murmura des paroles elfiques incompréhensibles, fit des gestes et en quelques secondes le cheval avait disparu. Nous grimpâmes dans le carrosse, Artanis semblait souffrir. Le carrosse repris son chemin dans les airs vers le royaume des Elfes...