Je ne comprenais pas ce qui se passait, aucune vision ne m’avait jamais semblé si réelle jusqu’à maintenant. De plus, elle m’avait sauvé la vie, les ombres de la mort m’étaient passées à travers. Je revenais à la réalité, ma jument tentait désespérément de leur échapper, je ne pouvais pas la laisser mourir, ma chère Acélia. Soudainement, bien que je soit pétrifié, j’eus l’impression que ma conscience prit le dessus sur moi, j’étais une fois de plus possédé, je sentis comme un feu qui s’éveillait en moi et en apercevant mon reflet dans les yeux de ma jument, je fus surpris : de mon regard, sortait une lumière bleue vive, très vive dont se dégageait une colère intense. Dans une vitesse que je ne me connaissais pas, car j’étais d’habitude d’une lenteur infinie, mes mains se tapèrent l’une contre l’autre et une illumination violacée m’éblouit. Un éclair tout droit venu de mes paumes s’abattit sur les deux monstrueuses bêtes et dans un bruit de tonnerre le temps s’arrêta :
« Bonjour à toi ! »
La voix venait de derrière moi, elle était sournoise et appartenant à mon passé, je la connaissais. Mon regard se figea en découvrant l’horreur :
« Ha ! Ca ma fait plaisir que tu me reconnaisses !
...
_Que t’arrive t-il, ça ne va pas ?
_Que faites-vous ici ?
Ha ! Bonne nouvelle : tu as une langue ! Et bien cher garçon, inconsciemment tu m’as conduit aux amulettes car rappelle-toi quel jour nous sommes ?
_Je ne sais pas.
_Comment, tu ignores donc que nous fêtons aujourd’hui la mort du dernier Elu. Grâce à cet événement, ton cœur appelle les dangers à se manifester, et moi, j’ai pu te retrouver. Et aujourd’hui tu vas pouvoir aller rejoindre ton prédécesseur !
Hahahahahahaha ! Mais assez palabré, tu as des pouvoirs ; moi aussi. Tu a réussi à tuer mes ombres de la mort, alors bats-toi ! »
A peine eut-il fini de parler, qu’il me lança un de ses sorts, comparé à lui,sans expérience, novice en la matière : je n’avais aucune chance !
Je ripostai tant bien que mal, en faisait deux, trois galipettes par-ci par-là, mais il me fallait utiliser la magie. Comme je n’en avais aucune idée, celle-ci venant en moi quelques fois et par le plus grand hasard qui soit. J’étais décidé à me défendre et à gagner ce combat pour l’honneur de mes ancêtres Elus. Dans un élan de concentration immense, je réussi à m’envoler.
« Tu fais des progrès, mais ça ne suffira pas, que dis-tu de cela ? »
Une pluie de flèches noires s’abattit sur moi, l’une d’elles me toucha à l’épaule ce qui me fit retomber à terre, dans un nuage de poussière. La douleur m’envahit et je poussai des petits cris qui montraient ma souffrance.
« Ô mince ! J’avais oublié de te dire qu’elles étaient empoisonnées ! Quel oubli de ma part, mais maintenant tu vas mourir, à moins que tu ne te rendes !
_Jamais, jamais je ne me rendrais, plutôt mourir ! »
Il s’avança et me regarda, il se pencha et me dit :
« Vraiment ! Et bien tes désirs sont des ordres... »