« Cocorico !!!!! »
Le coq du camp venait de me réveiller en sursaut, je sortis de la tante dans laquelle j’avais dormi. Artanis était déjà debout, elle parlait avec Envël, son nouvel ami. Elle me vit et vint me dire bonjour. Elle m’apprit qu’elle discutait avec Envël depuis le petit matin et qu’il était vraiment intéressant. J’étais content car je la trouvais vraiment heureuse et c’était très bien pour elle. Moi, je pensais à Pélisse que j’allais enfin revoir.
« Eh !! Artanis, tu peux me dire quand on va reprendre la route et quitter cet endroit ?
_Nous partons cet après-midi, Envël va nous accompagner avec Neventer, il va laisser sa place à l’un de ses compagnons pour quelques temps.
_C’est bien, plus on est de fous, plus on rit !
_Je suis contente que tu l’aimes bien.
_C’est normal, il est sympathique ! »
Elle me fit un grand sourire et retourna avec le prince.
En début d’après-midi, nous avions défait le camp et nous étions prêts à partir, le soleil tapait très fort et la forêt était illuminée de rayons magiques de part et d’autre. Nous partîmes donc un peu plus nombreux qu’habituellement ce qui n’était pas plus mal car ce serait plus facile lors du combat final. En effet, bien que personne n’ait certifié que nous serions attaqués par Elfric, je le sentais tout au fond de moi, j’en étais sûr.
Après quelques heures, nous arrivâmes dans ma vallée, que je n’avais pas vue depuis bien longtemps. De notre position, on surplombait tout le vallon et l’on pouvait voir tout au fond les grandioses montagnes aux dragons où je devais terminer ma quête. Elles demeuraient là, immobiles, royales, telles un grand palais de roche.
Artanis me promit de déposer une lettre à mes parents pour les rassurer, mais je ne pouvais les voir de peur qu’ils ne veuillent pas me laisser repartir. Le soir même, après une longue journée à cheval, nous approchâmes de ma maison, la petite lumière qui luisait à l’intérieur, laissait apercevoir des ombres. Je déposai la lettre doucement sur le parvis de la porte, je collai un instant mon oreille pour écouter ce que disaient mes parents... Je les entendis réconforter mon frère, à ce moment je posai ma main sur la poignée, prêt à rentrer, je jetais un dernier coup d’œil à Artanis. Elle me suppliait du regard et je réussis à me convaincre de ne pas tout gâcher, j’avais promis d’aller jusqu’au bout, et je m’y tiendrais. Je remontai sur mon cheval avec mon petit diable d’un côté qui me disait que j’avais l’envie folle de tout plaquer et mon petit ange de l’autre qui me rappelait ma promesse.
Nous continuâmes jusqu’à une petite auberge où nous nous installâmes pour la nuit, le lendemain jurait d’être chargé, une journée à galoper vers les montagnes aux dragons, puis arrivés sur place, nous aurions à monter la tente pour être enfin prêt le surlendemain.
Ma quête touchait décidément vraiment à sa fin, ce qui m’angoissait et me soulageait à la fois. Au fond de moi, je savais que le plus dur n’étais pas passé et que ce n’était pas le moment de céder au désespoir.