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Publié : 18 mai 2006
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Affaire Clearstream : le vrai du faux

L’affaire Clearstream a fait l’effet d’une bombe : des personnalités politiques françaises détiendraient des comptes occultes à l’étranger ! Parmi les accusés, on trouve Dominique Strauss-Kahn, Alain Madelin, Jean-Pierre Chevènement, Nicolas Sarkosy et Laurent Fabius ; tous ex-ministres de l’industrie. Les cités ci-dessus se sont constitués partie civile dans l’affaire.

Mais revenons au commencement : un mystérieux corbeau fait parvenir au juge Van Ruymbeke un listing comportant les noms des principaux accusés. Les services secrets français sont alors chargés de la vérification de ces informations.
Après être passé par plusieurs phases d’enquête de 2001 à 2005, le juge d’instruction Van Ruymbeke acquiert la certitude que les accusations du corbeau sont fausses.

L’affaire est dévoilée largement au grand public. On crie au scandale, Dominique de Villepin est accusé de s’être servi des services secrets pour discréditer Nicolas Sarkosy, son grand rival (rappelons que le premier ministre était alors ministre des Affaires Etrangères...).
A l’Assemblé Nationale, les séances tournent au cauchemar pour M. de Villepin attaqué de toutes parts par l’opposition qui le juge sévèrement et exige sa démission.
"Si vous aimez votre pays, partez, quittez le gouvernement" lui lance Jack Lang.

Jacques Chirac intervient alors exceptionnellement le 28 avril au soir et l’Elysée assure Matignon de son soutien.
Loin de calmer le jeu, cette déclaration attire les foudres des opposants au Président de la République et réclament sa démission, on envisage même de changer de république.
Quand à Dominique de Villepin, il refuse de démissionner et entend mener sa mission politique jusqu’au bout.
Chaque jour, la presse publie de nouveaux scoops sur l’affaire Clearstream et provoque une véritable tempête politique.
Le Premier Ministre réaffirme sur Europe 1 n’avoir jamais demandé d’enquête sur des personnalités politiques, mais rien à faire, les soupçons persistent tant et si bien que le Premier Ministre s’estime victime d’un lynchage général.

Dans le même temps, les juges financiers Henri Pons et Jean-Marie d’Huy, saisis de l’affaire n’hésitent pas à perquisitionner dans les bureaux mêmes de Michèle Alliot-Marie, Ministre de la Défense. Ce qui donne encore matière à commentaires...Une nouvelle piste se dessine dès la fin du mois de mars : Imad Lahoud, ingénieur informaticien voit son bureau perquisitionné : il est accusé d’être impliqué dans les agissements du corbeau et d’avoir piraté le listing.

L’affaire Clearstream aura fait couler suffisamment d’encre jusqu’à ce jour pour être comparée aux affaires Marcovitch visant Pompidou et "l’affaire des fuites" de Mitterrand.
Nicolas Sarkosy, principale personnalité visée, a déclaré faire toute confiance aux juges pour rétablir la vérité sur l’affaire. Mais une principale question demeure : Qui a voulu nuire à Nicolas Sarkosy ? Si ce n’est de Villepin, alors quelle personne et pour quels motifs ?

Et si L’affaire Clearstream cachait une énorme machination politique ?...

Affaire à suivre...