Collège Jean Moulin

Mes yeux s’ouvraient peu à peu, la première chose que je vis était cette lumière qui m’éblouissait, une lumière bleutée et froide, très froide, à glacer le sang. Je me tournai pour voir si mes deux amis étaient avec moi et la joie s’empara de moi en voyant qu’ils ne m’avaient pas menti et qu’ils étaient là :

« Tu vois, on ne t’a pas menti, nous ne sommes pas des traîtres.

_Ah ! Je suis heureux de vous voir ! »

Amënraën nous prit, tous deux dans ses bras et nous serra fort.

« C’est touchant. »

Encore cette voix, mais elle était très glaciale et effrayante cette fois.

« N’ayez crainte, je ne vous veux pas de mal.

_Mais où vous cachez-vous ?

_Je ne suis pas cachée, si tu ouvrais tes yeux au lieu de laisser la peur les rendre aveugles. »

Nous nous retournâmes, la voix venait de derrière. Nous tombâmes, abasourdis. Devant nous, une femme était emprisonnée dans un arbre, c’était difficilement descriptible. L’arbre était d’une transparence inouïe, et on pouvait donc voir une femme en lui, à l’intérieur de son tronc. Je croyais rêver, Amënraën semblait mort car la peur lui avait enlevé son âme. Je dis bêtement :

« Qu’est-ce que vous faites là-dedans ?

_Je te l’ai déjà dit, et encore une fois rends-toi compte que tu n’écoutes que toi ! Un jour, tu verras que ton cœur est parti car il ne supportait plus ton manque d’attention, mais il sera trop tard. »

Je fus soufflé, plus aucun mot ne put sortir de ma bouche, cette situation était frustrante. Artanis, qui avait repris ses esprits, prit la parole :

« Qui êtes-vous ?

_Je suis la reine des Elfes argent.

_Pourquoi nous avez-vous fait venir ici ?

_J’ai beau être la plus puissante des Elfes de tous les mondes, comme vous pouvez le constater je ne peux pas bouger, cette prison magique m’en empêche et de toute façon c’est ma destinée...

_J’ai peur de ne pas tout comprendre, pouvez-vous m’expliquer le but de votre existence, et pourquoi vous avez prétendue être la sœur d’Edwin ?

_Pour tout vous dire, je suis née dans une famille de petits paysans, au nord de Strüstwë, cette famille n’était autre que TA famille Edwin et c’est pour cela que je t’ai affirmé, et que je t’affirme une nouvelle fois, que je suis TA sœur !

_Ma sœur !?

_Et oui, mais passons, quand j’avais douze ans, mes parents ont appris que j’étais de la race des Alfes argent et ont dû me laisser et m’abandonner à ma destinée...

_Belle destinée que de rester à tout jamais dans un arbre ! »

Artanis est de nature très terre à terre et ne peut sans doute pas comprendre une telle soumission.

« Sans moi, il meurt, le monde argent et tous les Elfes argent aussi, je suis le cœur, j’alimente le monde en tout...

_Et contre quoi ?

_La paix..., j’assure aussi la paix entre les mondes, malheureusement, certains peuples sont jaloux de notre monde...

_Vous voulez dire que TOUS les peuples sont jaloux de votre monde, c’est le seul qui ne comporte aucun défaut, c’est un vrai paradis et les vieux sages et savants des autres mondes se demandent même si se n’est pas le paradis que citent les écritures !

_Bien sûr que tous les mondes nous envient, mais certains plus que d’autres, certains essayent de s’emparer de notre paix par le seul et unique moyen : pénétrer dans Le Monde argent grâce aux amulettes !

_Notre mission consiste à trouver les amulettes et vous, vous nous dites que grâce à celles-ci ont peut vous détruire !?

_Oui, vos rois et sages, doivent détruire les amulettes pour nous protéger.

_Et comment ?

_Ils doivent me les apporter, et après, ce sera à moi d’acter et de les réduire à néant. Mais ils ont préféré vous charger de cette quête car tu es l’Elu, Edwin. D’ailleurs, j’ai découvert des choses sur toi que tu ne soupçonnerais même pas !

_Tiens donc et lesquelles ?

_Te rappelles-tu de la belle Pélisse qui fait chavirer ton cœur ?

_Comment pourrais-je oublier pareille merveille ?!

_Et bien je pense que tu seras heureux de l’apprendre, elle veille sur toi tous les jours et toutes les nuits, grâce à un objet que tu as autour du cou.

_La feuille de verre...

_Et oui, la feuille de verre qui est un objet magique de sa confection, elle te l’a envoyée le jour où elle se languissait le plus de toi pour pouvoir être à tes côtés constamment. Tu sais, si tu te concentres tu peux même lui parler.

_C’est magique !

_Ça ne nous dit pas pourquoi vous avez besoin de nous ? insista Artanis qui s’impatientait.

_Je vous expliquerai tout cela demain quand vous vous serez reposés, lavés et restaurés, vous êtes d’accord ? »

A la seule pensée de pouvoir prendre un bain, je me sentais en joie et le grand sourire qu’Artanis afficha semblait me dire qu’il avait lu dans mes pensées et qu’il était bien d’accord...