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Publié : 25 avril 2006
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Chapitre 34 : La voix d’une sage ...

L’après-midi était chaude, je suais à grosses gouttes tout en montant le camp. C’était un travail pénible, mais il fallait bien le faire, la seule chose qui pouvait me faire oublier la dureté de la tâche, c’était la beauté du lieu qui nous entourait.
Nous installâmes le campement dans un endroit sombre, protégé par de grands arbres dont je ne connaissais pas la variété et que je n’avais jamais vus auparavant. Nous étions à l’abri des regards (bien que personne ne se montrât dans le coin). En face se trouvait une grande cascade, au pied de laquelle on pouvait voir un petit lac, l’eau m’intrigua, je m’approchai. Elle était si claire, si parfaite, d’une transparence si pure, qu’il fut impossible qu’elle n’ait ni vertus guérisseuses, ni quelques pouvoirs magiques. A ce moment-là, je repensais à la discussion qu’Artanis et moi avions eue sur les Elfes argent et l’endroit à l’écart du monde. Ces idées se mirent en place dans ma tête, comme dans un puzzle, et soudain une voix retentit, tout devint à la fois blanc et flou autour de moi. Mais cette voix m’était familière, oui, la voix de l’Elfe prétendant être ma sœur.

« Je sais que tu te poses beaucoup de questions et que tu as soif de découverte, mais ne sois pas si pressé, tu pourrais perdre tous ceux que tu aimes. Je vois aussi que tu es plus futé que nous ne l’aurions affirmé et que tu as découvert la porte du monde Argent dont personne, avant toi, n’avait soupçonné l’existence. Toi-même serais émerveillé de découvrir ce monde inconnu de bien des races et tant convoité, cela dépasse bien tes rêves les plus fous.

_Mais où êtes- vous ?

_Je suis au cœur du monde Argent, je fais partie de lui, sans moi il meurt. Si je peux te parler et même me déplacer pour te voir sans vraiment bouger, c’est parce que je suis l’Elfe la plus puissante de tous les mondes, même les mondes maléfiques.

_Mais pourquoi avoir prétendu être ma sœur ?

_Tes nombreuses questions trouveront réponses plus tard, je t’attends dans mon royaume dès maintenant, dépêche-toi ! Sinon il sera trop tard...

_Attendez ! Et mes amis, je ne vais tout de même pas les abandonner comme ça !?

_Amène-les avec toi, mais je te préviens, seuls les êtres les plus purs peuvent résister à la traversée du portail, c’est à toi de voir... »

Je revins sur terre et devant moi s’ouvrait un portail grandiose, je courus retrouver mes deux compagnons.

« Et ! Venez, prenez les affaires nécessaires et suivez-moi ! Vite !

_Euh...

_Ne discute pas, Artanis ! Pour une fois, fais-moi confiance ! Je t’en prie. »

Ils s’exécutèrent sans broncher, malgré la petite moue que je remarquai sur le visage d’Artanis.
Après avoir fini le paquetage des choses indispensables, nous partîmes sur le champ. Le portail était toujours là, il n’attendait que nous. Nous courions vers celui-ci quand soudain je m’arrêtai net, tout en lançant un grand STOP !!!

« Je vous préviens, si vous êtes des traîtres et que vous complotez avec l’ennemi, il est encore tant de fuir, mais après il sera trop tard, vous le paierez de votre vie ! »

Tout au fond de moi, en prononçant ces paroles, mon âme pleurait car j’avais peur de découvrir que ces personnes que je considérais comme des amis et dont je ne connaissais rien, m’avaient menti !
Nous échangeâmes, tous trois, un regard qui révélait de la peur, nous nous prîmes les mains et sautâmes à travers le portail, en fermant les yeux et en espérant...