Le lendemain, Tristan et Eiwel discutèrent toute la journée.
Le soir venu, le magicien récita une incantation et aussitôt, une table et des chaises en or apparurent.
"Que voulez vous manger ? demanda Tristan d’un air joyeux.
_ Qu’as-tu à nous proposer ? Répondit Eiwel sur un ton de défi. "
Aussitôt, Tristan leva sa main haut vers le ciel. Des assiettes, des couverts, des verres voltigèrent autour d’eux et vinrent se poser devant chacun de nos compagnons sur une table étincelante. Soudain, une multitude de plats et de boissons atterrirent venus de nulle part dans chacune des assiettes dans un petit éclatement sonore.
« Bon appétit s’écrièrent nos amis en chœur, plus affamés qu’impressionnés au grand mécontentement de Tristan qui transpirait à grosses gouttes. »
Tous mangèrent en riant et discutant, oubliant presque leur quête. Vers la fin du repas, Tristan le magicien, fit un signe de tête à peine perceptible à Eiwel, l’invitant à se lever. Il prit alors la parole et tout le monde se tut presque aussitôt :
"Mes amis, nous sommes convenus avec Eiwel cet après-midi, qu’il était trop dangereux qu’il continue cette aventure sans pouvoir. Il est trop vulnérable malgré son grand courage. C’est pourquoi j’ai décidé de lui donner un pouvoir, un seul..."
Le magicien et Eiwel se regardèrent fixement dans les yeux pendant quelques instants dans le silence le plus total. Brusquement, Tristan plaça ses bras sur la poitrine d’Eiwel qui eut un haut le cœur. Le mage cria si fort qu’on aurait dit qu’une montagne s’écroulait. Ensuite, une immense lumière émana d’Eiwel qui s’éleva lentement dans les airs, les bras en croix.
Tout à coup, le sorcier s’arrêta de crier, puis prononça le mot "Forçadia" avec la puissance d’un coup de tonnerre. Eiwel sembla exploser. Puis la lumière se dissipa peu à peu et il retoucha terre du bout des pieds. Alors Tristan annonça solennellement :
"Tu es maintenant doté d’une force inimaginable ! Lorsque tu voudras l’utiliser, tu n’auras qu’à prononcer le mot "Forçadia" et la magie opèrera.
Toute l’assistance se sentit soudain épuisée, comme hypnotisée par une force invisible et ne put résister à l’envie de dormir. Seul Tristan resta éveillé et garda un œil sur nos amis jusqu’au petit matin.