Collège Jean Moulin

Nous courions à perdre haleine et Artanis était furieuse :

On n’a vraiment pas de chance de t’avoir, tu t’attires tous les ennuis possibles et tu ne sais pas te défendre ! La plaie !

Ce n’est pas ma faute si dans cette région il n’y a que des malfrats !

C’est vrai ! Tu pourrais être plus tolérante envers lui, ce n’est qu’un enfant !

Heureusement qu’Amëraën était là pour me défendre, mais en mon for intérieur je n’appréciais pas qu’on me considère comme un gamin de douze ans, et bientôt treize d’ailleurs ! Mais oui ! Ça faisait trente jours que nous étions partis, et le mois de Ville Mer venait de commencer, le mois de ma naissance ! Tout à coup, mon visage s’illumina et je me m’arrêtai brusquement de courir. Artanis et Amëraën me dévisagèrent d’un air songeur :

Qu’est-ce qui t’arrive encore ?

Dans huit jours, c’est mon anniversaire !!! criai-je comme un fou.

Tenez ! Qu’est-ce que j’vous disais ! Encore des ennuis...

Comment ça, des ennuis ?

Evidemment, c’est vers l’âge de treize, quatorze ans que le sort de reconnaissance se développe.

...

Ne dis rien, je me doute bien que tu ne sais pas ce qu’est ce sortilège, je me trompe ?

Euh...non, mais si tu veux bien m’expliquer, je t’en serais reconnaissant.

Moi, je vais t’expliquer. En fait, vers ton âge, les sorciers subissent un sort, dit de reconnaissance, qui attire le sorcier qui lui a transmis ses pouvoirs. Dans ton cas, c’est ta tante Elenwë qui est concernée par cette attirance, mais Elfric a lancé un autre sortilège à ta tante, qui était d’accord, et il permet aux terreugleurs d’Elfric et à lui-même de te trouver plus facilement pendant deux jours.

Waouh ! C’est terrifiant, ça veut dire que je ne serai en sécurité nulle part pendant deux jours ?

Eh oui, malheureusement pour nous. On va devoir être vigilant et sûrement se battre...

Vous allez arrêter de pleurnicher sur votre sort, oui ! On a d’autres rafilum à fouetter ! Entrons dans cette taverne, là-bas...