L’auberge se trouvait encore dans le Cercle Infernal, car c’est à cet endroit que nous devions trouver des manuscrits de runes draconniques afin de retrouver l’amulette.
« Artanis, tu ne m’avais pas dit qu’au Cercle Infernal se trouvaient des manuscrits de runes draconniques qui nous aideraient à retrouver l’Amulette ? »
Elle me lança un regard foudroyant. Paralysé, je lui redemandai :
« Artanis ?
Penses-tu franchement que Moi, Artanis, la fille du Grand Roi des Elfes, j’oublierais une telle étape ?
Je...eh bien je me demandais si...non, bien sûr... »
Elle hocha la tête et continua :
«
Les manuscrits de runes draconniques ne se trouvent pas directement au Cercle Infernal, ils se trouvent, comme je te l’ai déjà dit tout à l’heure, à la Tour Blanche, Guëtryk ! Là-bas !
Ah ! Oui, bien sûr ! »
Je hochai la tête à mon tour, puis la tournai en direction de l’homme au poignard.
« Es-tu sûre qu’il n’est pas dangereux ?
Mais non ! me fit Artanis, d’un ton exagéré. »
Je le regardai d’un air surpris, comme si celui-ci n’était pas de notre monde... Il était grand, robuste et ses oreilles ressemblaient fortement à celles d’Amëraën. Il ne possédait pas de chevelure, seulement quelques poils sur son crâne brillant. Il cachait son poignard comme s’il allait faire quelque chose de mal. J’eus un frisson ; il me regarda.
Il me lança un regard froid à m’en couper la respiration. Ses yeux étaient noirs d’ébène, tels ceux d’Artanis lorsqu’elle était malade. Il rangea son couteau dans une poche de son vêtement, puis redemanda une boisson.
« Il ne m’inspire pas confiance celui-là !
Arrête de te faire un sang d’encre pour cela, il ne nous fera pas de mal.
»
J’avais très envie d’une boisson rafraîchissante, j’allai au bar, près de lui...
« Vous pouvez me servir de la liqueur je vous prie ?
Bien monsieur, ce sera 3 pëns.
»
L’homme me regarda à nouveau, du coin de l’œil, puis...
« Je ne t’ai jamais vu dans les environs toi ! T’es qui ?
»
Interloqué, je le regardai pendant une petite seconde, bus une gorgée de cette horrible liqueur et lui répondis :
« Heu...Je me nomme Edwin... Je suis ici en mission. »
Je lui fis un petit sourire du coin des lèvres.
« Ah ? Quelle mission ?
Je...je ne peux pas en dire plus, désolé...
Tu as intérêt à me le dire, p’tit gars ! »
Je le regardai d’un air complètement abattu, je pouvais appeler Artanis, mais je voulus cette fois-ci me débrouiller tout seul ; Artanis ne serait pas toujours là pour moi.
« Je ne peux pas vous le dire, c’est confidentiel, et ce ne sont pas vos affaires !
Ah bon ? »
Il me regarda dans le blanc des yeux, me prit par le col de mon tee-shirt et me souleva dans les airs.
« Artanis ! Artanis ! Au secours !
Tu vas apprendre à me parler sur un autre ton p’tit gars !
Edwin ! cria Artanis. »
Elle courut dans ma direction, toqua sur l’épaule de l’homme. Il se retourna, et... Artanis lui mit un coup de poing dans la pommette tel qu’il s’en rappellerait toute sa vie.
Je tombai à terre, complètement abasourdi. Artanis me prit sur ses épaules, et s’enfuit de l’auberge...