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Publié : 2 juin 2008
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Les enfants à l’école, pas au travail !

I/ PRINCIPES ET DROITS :

Enfants boliviens attendant l’heure de la classe (Collection GERMAIN)

L’accès à l’éducation est une condition essentielle pour l’épanouissement des enfants et le développement économique d’un pays. L’article 28 de la Convention des droits de l’Enfant affirme que l’enseignement primaire est « obligatoire et gratuit pour tous ».

Les enfants ont donc le droit d’aller à l’école. Ainsi, en France, selon l’article 131 du code de l’Education « l’instruction est obligatoire pour les enfants des deux sexes, français et étrangers, entre six et seize ans ». En cas d’absences non justifiées et répétées, les parents peuvent être condamnés à payer une amende ou même à effectuer une peine de prison. L’école publique française a l’obligation d’accueillir tous les enfants gratuitement.

Ecole de Bélize (Collection GERMAIN)
L’article L.112-1 du code de l’Education prévoit que : « les enfants et adolescents handicapés sont soumis à l’obligation éducative.

Ils satisfont à cette obligation en recevant soit une éducation ordinaire, soit à défaut une éducation spéciale, déterminée en fonction de ses besoins ». Selon l’article L.111-1 du code l’Education : « l’acquisition d’une culture générale et d’une qualification reconnue est assurée à tous les jeunes, quelle que soit leur origine sociale, culturelle ou géographique ».

E.Olmos (acteur américain) : « L’éducation est le seul vaccin contre la violence »

Le mot discipline vient du latin discere qui signifie apprendre et qui a donné discipulus c’est-à-dire élève. A l’école, les élèves ont des devoirs (en France, ils sont inscrits dans le Bulletin officiel de l’Education nationale du 13 juillet 2000 : « le respect de l’autre et de tous les personnels, la politesse, le respect de l’environnement et du matériel » et en contrepartie des droits comme celui de vivre en sécurité, d’apprendre...

En 1992, Laurence H.Summers, alors vice-présidente de la Banque mondiale, a affirmé qu’investir dans l’éducation des filles pourrait bien être le placement le plus fructueux pour le développement du monde. En effet, les femmes qui ont fait des études se marient plus tard et ont moins
d’enfants, la mortalité des moins de 5 ans diminue, la nutrition et la santé des enfants s’améliorent.

II/ CONSTAT ET ETAT DES LIEUX

Malgré ces principes, encore 875 millions de personnes dans le monde sont illettrées (soit 21% population mondiale). En effet, 246 millions d’enfants de 5 à 17 ans dans le monde travaillent dont 70% dans des conditions dangereuses. Soit 1 enfant sur 8 (source : Organisation Internationale du Travail 2002). Les parents ont grandi sans aller à l’école, en travaillant, et pour eux l’éducation de leurs enfants passe par le travail.
En Afrique, 1 enfant sur 3 travaille environ ; en Asie, 1 enfant sur 4 ; en Amérique latine, 1 enfant sur 5.
Selon le rapport 2004 de l’Unesco, l’espérance de vie scolaire moyenne est de 12.4 ans en Europe et en Océanie / 12.1 en Amérique du Sud / 11.2 en Amérique du Nord / 8.9 en Asie / 7.6 en Afrique.
Mais, au Bahreïn, Cambodge, Gambie, Malaisie, Oman, Singapour et dans les îles Salomon, l’école n’est toujours pas obligatoire.
Enfant egyptienne travaillant à la fabrique de tapis (Collection GERMAIN)
Ainsi, la scolarisation dans le monde progresse, mais des écarts importants subsistent. Selon le rapport Education 2004 de l’Unesco (Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture), la plupart des pays proposent au moins cinq années d’écoles à leurs enfants. Seuls l’Angola, le Burkina Faso, le Niger, le Mali, Djibouti, la République unie de Tanzanie se trouvent en dessous de cette limite et à peine plus de 2 ans d’école assurée en Afghanistan. Les filles demeurent désavantagées.
Jeune Malgache revenant du marché (Collection GERMAIN)
Cependant, en Europe, tous les pays de l’Union européenne arrivent à scolariser plus de 90% des élèves au moins jusqu’à la fin du collège.

Le rapport de l’UNESCO de 2004 enregistre une amélioration de l’accès à l’éducation dans le monde (en moyenne, les enfants vont 5 ans à l’école), mais des écarts importants subsistent : - certains pays proposent une scolarisation plus courte comme en Afghanistan (2 ans) et en Afrique de l’Ouest.

Les filles vont moins à l’école que les garçons. Or, selon Kofi Annam (ancien secrétaire général des Nations Unies) « l’éducation des filles est le meilleur outil de développement qui soit ». ‘Afghanistan, les femmes en première ligne’ : Dans les six premiers mois de 2007, 44 attaques d’extrémistes ont eu lieu contre des écoles ouvertes aux filles. En effet, durant le régime des Talibans, les filles ne devaient pas aller à l’école. Ainsi, les filles sont interdites d’école depuis 1996. Aujourd’hui, seulement 11% des femmes afghanes savent lire et écrire.
Et pourtant, avec 6 millions d’enfants scolarisés en 2007 (dont un tiers de filles), l’Afghanistan n’avait jamais envoyé autant d’enfants à l’école.

Les enfants qui vivent à la campagne vont moins à l’école, du fait de l’absence ou de l’éloignement des écoles.
Les enfants handicapés connaissent une réelle mise à l’écart. Ainsi, en France selon un rapport du Sénat en 2003 : « environ un quart des jeunes handicapés, accueillis en établissements spécialisés ne font l’objet d’aucune scolarisation ». Et en 2000, seulement 10% des enfants handicapés physiques ou mentaux étaient dans une école ordinaire.
Enfant des Célèbes travaillant à la fabrique d'allumettes (Collection GERMAIN)
Beaucoup d’enfants, peu ou pas scolarisés, doivent travailler. Cela concerne les travaux agricoles (exemple, en Afrique, dans les plantations de cacao, de café et de jasmin, les enfants portent des charges trop lourdes), les mines et carrières, les chantiers, le secteur informel (trafics,...), les tâches domestiques, l’exploitation sexuelle...

Les pires formes de travail existent, les enfants sont souvent traités comme des esclaves ou des marchandises. Par exemple : bonne à tout faire chez les familles riches, vendeuse sur les marchés, récupérateur de ferraille, porteur de sacs, casseur de cailloux etc....

Le tourisme sexuel est devenu le 3ème commerce illégal dans le monde juste après celui de la drogue et des armes. Selon l’Unicef, le commerce sexuel concerne environ 2 millions d’enfants dans le monde. Les pays les plus touchés se situent en Asie et en Amérique latine. Mais, les jeunes victimes augmentent en Amérique du Nord et en Europe de l’Est (comme en Albanie où un tiers des enfants vit avec moins de 2 dollars par jour).
En France, il est interdit d’avoir des relations sexuelles avec un mineur âgé de moins de 15 ans : la justice estime qu’en dessous de cet âge on est trop jeune pour être véritablement consentant. Or, un viol peut être puni de 20 ans de prison.

En Europe, des milliers d’enfants vivent dans la rue et vendent des cigarettes à l’unité et autres ‘petits boulots’. Exemple : en Angleterre de nombreux mineurs sont serveurs ou livrent lait ou journaux le matin avant d’aller à l’école. Ces tâches fatigantes rendent le travail scolaire difficile. On estime qu’entre 1,1 et 1,7 million d’enfants de 11 à 15 ans sont ainsi employés et sous-payés en totale illégalité. En Inde, 50000 enfants travaillent dans des usines de feux d’artifice dans lesquelles ils manipulent des produits dangereux.
Le cas de Ma Yan.

Pourquoi le travail des enfants ?
- rembourser les dettes des parents
- ont été enlevés ou vendus pour travailler
Les conséquences du travail des enfants sont graves : pas de loisirs, croissance et santé en danger, pas d’instruction, pauvreté...

III/ ACTION DE l’UNICEF

Comment lutter contre ?
- 156 pays membres de l’OIT se sont engagés à lutter contre les pires formes de travail des enfants
Ex : une nouvelle loi au Maroc repousse l’entrée dans le monde du travail de 14 à 15 ans.
- rôle des associations pour informer les parents et les employeurs de l’importance de l’école ex : au Népal, au Salvador, en Tanzanie...

Actuellement, le nombre d’enfants engagés dans les pires formes de travail diminue. La pauvreté engendre le travail des enfants, et le travail des enfants engendre la pauvreté (car sans instruction, l’enfant ne pourra pas à l’âge adulte gagner correctement sa vie), c’est un cercle vicieux ! La seule façon de le briser, c’est d’envoyer les enfants à l’école.

Depuis 2003, l’Unicef a lancé l’opération ‘Go girls’ dans 25 pays très en retard pour la scolarisation des filles : l’objectif étant d’atteindre l’égalité entre filles et garçons.

Exemple d’action associative : l’association Care en Afghanistan a lancé un programme pour redonner aux filles l’accès à l’éducation. Ce sont des écoles à domicile dans des maisons privées. Elles accueillent 23000 enfants dont la moitié de filles (source : Journal des Enfants n°974 mars 2004).
Ecole sénégalaise(Collection GERMAIN)
En 2004, les achats de fournitures éducatives par l’Unicef ont atteint 71 millions de dollars dont 29 millions de crayons et 28 millions de cahiers expédiés dans le monde entier.
Jeune Malgache à l'école (Collection GERMAIN)
Kenya, janvier 2008, suite aux conflits armés internes, de nombreux enfants déplacés n’ont pas pu retourner à l’école. L’Unicef a alors fourni des tentes, du matériel scolaire, des fournitures et des kits récréatifs. Des bureaux et des chaises doivent bientôt parvenir.

D’autre part, afin de lutter contre le travail clandestin des enfants, l’Unicef soutient les gouvernements pour lutter contre la traite des enfants. D’abord en ce qui concerne l’aide aux victimes : identification, rapatriement, accueil, prise en charge et réinsertion. Ensuite, pour des sanctions juridiques contre les organisateurs de la traite. Chacun d’entre nous devrait regarder les étiquettes avant d’acheter un produit et tenir compte de la provenance et du prix ! Acheter des produits avec l’étiquette ‘commerce équitable’ est une garantie !

L’Unicef n’est pas le seul organisme à lutter, nous pouvons noter le rôle de l’association Aide et action qui fait appel au parrainage pour favoriser l’éducation des enfants dans le monde (déjà 52 000 enfants parrainés).

Enfant indonésien en tenue pour la fête de son école (Collection GERMAIN)
Il faut, par ailleurs, faire des lois pour interdire le travail des enfants, rendre l’école obligatoire et gratuite, aider les familles à envoyer leurs enfants à l’école sans perdre trop de revenus et adapter les programmes scolaires en les rendant plus utiles aux familles.


Exemple au Mali : un programme a permis d’envoyer les enfants d’un village à l’école et de donner en échange des graines et du matériel aux femmes pour cultiver un potager. De plus, ce que les enfants apprennent à l’école comme le calcul des poids, des prix sert aux mamans pour mieux développer la vente des produits agricoles.

GAGNEBIEN Océane, SIMON Camille, PILINSKI Laëtitia, CHAMPALOUX Audrey