NON, NON, NON, ce n’était pas possible !
Les deux pic de glace n’étaient pas devant, moi, seul le pan de la montagne rocheuse.
Avais-je rêvé ou était-ce pour me donner une contenance ? Car même si les pics n’étaient pas réels, de nouveaux Krokens me pourchassaient et ce n’était pas un mirage !
La montagne charnue se refermait sur moi, comme un étau.
« COURS ! »
Les conseils d’Undril étaient justes mais impossibles à suivre !
A ma droite des pieux acérés sortaient de la montagne. A ma gauche la pente dangereusement glissante de la montagne ; et face à moi les Krokens qui m’avaient devancé.
Soudain poussé par un élan inattendu mes jambes se dérobèrent sous moi et je dévalai la montagne que j’avais eu tant de mal à gravir.
Quelque chose me chatouillait le nez, je bondis sur mes pieds prêt à parer toute attaque, mais cette alarme n’était pas nécessaire car ce n’était qu’une branche. A mon grand soulagement car je m’aperçus que j’étais blessé. Instinctivement je portai ma main à la tête et je vis que du sang coulait le long de mes doigts.
Ma tunique fit donc une foi de plus office de pansement.
Ma chemise ressemblait plus à un chiffon sale et ma veste était trouée. Etant donné le froid qui régnait dans cette contrée hostile du nord je décidai de prendre la légère cotte de mailles que les midraserpions m’avaient donnée mais également une veste de fourrure et des chaussettes de laine autre don des midraserpions.
Pourquoi la montagne s’était-elle refermée sur moi ? Et pourquoi la porte blanche avait disparu ?
Le champ de force !
Mais oui bien sûr ! Je devais tout d’abord désactiver le champ de force qui se trouvait dans cette forêt avant de parvenir à la porte blanche.
Sac sur le dos, je m’enfonçai à la nuit tombée dans les profondeurs de la forêt des ombres. L’angoisse qui contractait mon estomac fit place à de la peur qui faisait bondir mon cœur lorsque, tout à coup, un bruit se fit entendre derrière des buissons, une bête monstrueusement puissante me sauta à la gorge et ne pouvant saisir mon épée je sombrai une nouvelle foi dans le néant...
Il faisait toujours nuit lorsque mes paupières lourdes s’ouvrirent puis s’écarquillèrent devant une jeune fille, radieuse, vêtue de branchage, la poitrine nue.
-GDHDTZD GFYJJ HISUH PZ DJHS C !
_... ?
_Elle est ravie de te rencontrer.
_Mer...ci, mais...heu, qui êtes-vous ?
_KHF DZUYHDUZHYC KIN KSIC.
_Elle te dit qu’elle se nomme Kin, et toi ?
_Ravi Kin, je m’appelle Ewil, mais qui es-tu ?
_HCGUZF ZPAIOEUV ZEOIFYH SAUIHD U UYD DPAP DHGD
_Elle t’a sauvé la vie deux fois. C’’est elle qui t’a fait tomber de la montagne et qui ta sauver des griffe de la bête.
_Et bien ... merci beaucoup, mais pourquoi m’avez-vous sauvé ?
_DAZ OOIZFU SHCYZ IQK D DII, HI HI !
_Elle dit qu’elle t’a trouvé très mignon ! »
Cette déclaration me fit rougir jusqu’aux oreilles.
« Merci, vous est ravissante également... »
Je ne pouvais détacher mon regard de sa poitrine, ce qui me fit rougir de honte !
« HEFJYGDZ OZUIYHD DHZIUDH DUIZHDHGD ZUD EHUIFH ZUZUAH UHZD AYDH DHZDUYH Z ZLU ZFUF OZU.
_Elle dit qu’elle sait ce que nous cherchons et qu’elle veut t’aider et rester avec toi.
_bien explique-lui !
_Voyons Ewil, tu sais très bien que même si elle se doute que tu es un Amoes, elle ne peut pas m’entendre, ni me voir évidemment !
_Evidement !
_Bon, alors j’accepte que tu nous accompagne Kin. J’en serai ravi, mais peux-tu nous emmener tout de suite aux « pierres levées » ?
_KEDGH
_D’accord
Cette jeune fille était étonnante, elle savait tout. En quelques heures nous étions parvenus à l’endroit que nous cherchions et je me suis dit que s’il ne dépendait que de moi en plusieurs siècles je n’y serais jamais parvenu !
« Nous devons attendre minuit désormais pour que le cercle de pierres soit éclairé par la lumière sacrée. »
Blotti contre son épaule je m’endormis... Kin me réveilla avec un léger pincement à l’épaule qui me fit sursauter alors qu’Undril m’avertit qu’il était minuit moins dix et que les premiers rayons de lune éclairaient les douze pierres. Soudain une inscription apparut sur la dalle au centre du cercle.
Vous êtes l’élu, saluez vos ancêtres ! Les douze rois sacrés du royaume vous saluent. Portez votre lourd fardeau jusqu’à la mort et vous rejoindrez la dynastie des rois sacrés.
Par votre présence, vous honorez les rois qui vous montrent le chemin jusqu’au lieu béni.
L’écriture s’effaça lentement, laissant place à un halo de lumière d’or. La dalle disparut et un puits de lumière apparut s’enfonçant dans les profondeurs de la terre.
Je contemplai un long moment les douze pierres qui étaient en fait des statues, mes ancêtres...
Après plusieurs jours de marche dans ce lieu si irréel suivi de près par Kin la lumière moins puissante du passage souterrain me fit un bien fou, mes yeux meurtris par l’abondance de lumière purent se reposer.
C’est là, une fois reposés, que nous aperçûmes la grande porte blanche du royaume des Amoes ...
Après quelques secondes de contemplation, je marchai, seul vers la porte qui s’ouvrit sur une gigantesque salle, vide.
« _Enfin...
_... »
Le souffle court, je sortis les douze perles d’Ikis que je plaçai aux places qui leur étaient destinées. Au centre de la montre d’or, soudain, tout se matérialisa autour de moi...
Des montagnes d’or, de diamant, de pierres précieuses, tant de richesses sous mes yeux éblouis !
Soudain, un vent frais me fit frémir, lorsque douze hommes vêtus richement portant une couronne ou un autre emblème royal apparurent... des rois.
« Tu as réussi, Ewil là où nous avions tous échoué ! Tu as gagné ton héritage, et le trône du royaume te revient de droit !
Tu t’en es montré digne !
_La dynastie des Amoes sera perpétuée grâce à un grand roi, toi, mon fils ... »
Les larmes coulèrent sur mes joues lorsqu’ils disparurent. « Mon fils »..., ses mots résonnaient encore dans ma tête...
Je sortis retrouver Kin.
« Undril ?
_Je suis si fier de toi Ewil je suis l’âme le plus comblée qu’il soit !
_GDYUTGZSYGFZS...
_Adieu...
Je compris que Kin ne pouvait rester avec moi, et je partis sur le chemin de mon château.
Trois ans plus tard :
J’étais enfin installé au château écrasant les Saïs, m’assurant que leur espèce était désormais éteinte. Je revoyais parfois avec mélancolie le visage magnifique de Kin dans la lune et en observant les étoiles je repensais à mon père.
Un merveilleux rêve mais également une dure quête s’achevaient pour me laisser entrevoir une existence qui se présentait devant moi telle une route jonchée de rencontres plus étonnantes les unes que les autres !