Il me fallait être très rapide car la chaleur suffocante m’interdisait de respirer. Je devais trouver un moyen plus rapide de voler vers la terre des midraserpions...Mais, bien sûr ! Voler, je devais voler, voler pour m’enfuir loin de cet enfer, voler vers les plaines des midraserpions, voler pour sentir les nuages penser mes plaies, voler pour me sentir libre !
Mon esprit, mon âme, mon corps étaient tellement désireux de s’envoler que miraculeusement Zîn apparut à travers le soleil qui se reflétait contre ses ailes ocre teintées de doré.
Après deux heures de vol, nous atterrîmes enfin sur la terre sacrée de mes amis.
La prairie plus paisible que jamais me jeta un froid dans le dos malgré la température élevée.
« Ohé !? IL y a quelqu’un ? Répondez, je vous en supplie, c’est une question de vie ou de mort !
_Ewil, nous savons pourquoi tu es là et nous acceptons de t’aider mais sache que tu peux laisser ta vie au cours de cette excursion au coeur de la terre.
_...Tu dois toujours tenter ta chance ! C’est ce que mon père me répétait souvent...
_Alors en route.
_Zîn, merci beaucoup pour ton aide, sans toi... »
Une larme perla au coin de mon oeil, que je fis disparaître d’un revers de manche de ma tunique crasseuse.
De retour sur le flan du volcan, il faisait nuit et une petite brise me rafraîchissait très légèrement.
_Accroche-toi à ma fourche et ne tombe surtout pas, me dit Gunx, je tenterais de limiter les secousses !
_Merci je me sens beaucoup mieux. »
Nous échangeâmes un regard complice.
Je sautai dans la gueule grande ouverte de Gunx d’où se dégageait une odeur fétide.
Sa triple rangée de dents tranchante me fit penser à mon épée, à cette nuit où j’avais brisé Excalibur. Mais je n’avais pas le temps de repenser à cela, il fallait absolument que je me concentre sur mon objectif : ne pas tomber !
Alors une secousse me propulsa vers le trou béant de sa gueule. Je pus me rattraper de justesse à sa glotte monstrueuse injectée de sang.
Après plusieurs minutes passées à m’accrocher de toutes mes forces. Une lumière jaillit de l’obscurité, ce qui me signala que j’étais en fin arrivé au centre de la terre...