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Publié : 22 février 2006
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Chapitre 16 : Complots et trahisons

Tandis qu’Edwin reprenait la route sur le dragon, accompagné d’Artanis et son cousin, des yeux noirs le fixaient avec hostilité.
Depuis le sol, Navka avait observé la scène. C’était elle qui, en ayant hypnotisé sa cousine, l’avait incitée à approcher de la fleur et sa colère était accrue du fait de l’échec de son plan. Elle, la descendante de Gabriel, le roi sorcier dont les méthodes de gouvernement avaient d’ailleurs été très controversées (il semble que le roi si puissant fut-il ait confondu monarchie et tyrannie) avait échoué.
D’autant que le dragon qu’Artanis avait chevauché était le sien. Elle le lui avait laissé à disposition en pensant le reprendre plus tard, mais désormais il était trop loin pour établir un quelconque lien télépsychique avec lui.
Heureusement elle avait été prévoyante et avait dérobé son étalon à Earenya, le sachant rapide.
Après un dernier regard assassin en direction de sa cousine, elle lança le grand cheval blanc au galop en veillant à rester à couvert des arbres afin de ne pas être repérable depuis le ciel. Il ne lui restait plus qu’à aller affronter Elfric à son avant-poste et lui faire part de son échec...

Je n’avais pas remarqué la silhouette du cheval en contrebas, trop occupé à essayer de rester sur le dragon sans tomber dans le vide. Je me tournai vers le cousin d’Artanis :

« Tu ne voudrais pas le conduire un peu ? Je ne sais pas comment faire. »

Je remarquai alors qu’il était aussi pâle que sa cousine.

« Le dragon, murmura-t-il, c’est celui de ma sœur.

Tu penses que c’est elle qui a provoqué tout ça ? Navka ?

Je ne pense pas, j’en suis sûr. Tu sais, elle ressemble beaucoup à notre arrière-grand-père, le roi Gabriel, au sens où elle a la même intelligence machiavélique...J’espère que tu ne verras pas de quoi elle est capable. »

Je connaissais ce roi elfique (c’était bien le seul d’ailleurs). Beau mais arrogant, ce tyran avait été renversé lors d’une grande rébellion des Elfes, mais je ne savais pas que c’était la famille de Pélisse qui avait alors pris le pouvoir...

« Formidable, donc non seulement elle sait où nous sommes mais en plus comment nous nuire. Je suis vraiment rassuré. En attendant, tu veux bien t’occuper quand même de diriger le dragon ? »

Sans faire de commentaires il prit les rênes.

« Regarde en l’air au cas où elle aurait repris le contrôle de son dragon et à terre au cas où elle ne l’aurait pas.
 »
En l’air, encore, mais à terre je me sentais pris d’un tel vertige que je ne tentai même pas l’expérience.
Au loin le soleil se couchait et la ligne d’horizon était en feu. Je me demandais vaguement combien de temps il nous restait avant la tombée de la nuit. Non, tout bien réfléchi, je préférais ne pas le savoir.
Je bâillai à me décrocher la mâchoire et je jetai un coup d’œil à Artanis. Elle semblait aller de plus en plus mal. Mais dans l’immédiat, ma préoccupation principale, c’était Navka. Il ne lui faudrait pas beaucoup de temps pour nous repérer à nouveau et qui sait ce qu’elle tenterait alors...

« Dans combien de temps serons-nous au Cercle Infernal ?

Une heure ou deux. »

Je m’installai un peu plus confortablement sur le dos du dragon et j’adressai une prière mentale à Artanis : « Tiens bon, je t’en prie, il n’y en a plus pour longtemps... »