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Publié : 14 février 2006
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Chapitre 10 : Les grands sages

Je n’avais pas fermé l’oeil de la nuit, retournant mes visions dans ma tête. Aux aurores, alors que je commençais seulement à somnoler, on vint me chercher dans ma chambre : le conseil des sages avait à me parler. Encore à moitié endormi, je marchais à travers le dédale de couloirs jusqu’à la salle du trône que je visitais pour la troisième fois en moins de deux jours...

Je m’attendais à avoir affaire à des vieux grisonnants, je me trompais : la vieillesse ne semblait pas avoir de prise sur les Elfes, de même que le temps. Ils étaient tous là à me fixer intensément, de quoi me mettre rapidement mal à l’aise.

« Nous savons qui tu es. » La voix froide, glaciale me fit l’effet d’un couteau.

« J’ai été le maître de ta tante. Je sais que tu as hérité des mêmes pouvoirs. Ne nie pas que tes facultés de perception ne s’arrêtent pas à ton champ de vision !

En effet... » Je déglutis avec peine. La discussion semblait mal engagée et je voyais mal, vu la direction qu’elle prenait, comment la rétablir.

L’homme qui s’était adressé à moi quelques instants plus tôt reprit son interrogatoire :

« Quand as-tu vu ta tante dernièrement, pourquoi t’a-t-elle demandé d’infiltrer le royaume des Elfes ? »

Je me sentis chaviré.

« C’est un énorme malentendu, je...

Tu oses mentir... ! » L’homme s’était levé et me menaçait du regard.

« Il ne ment pas Finwë.

Artanis, on ne dérange pas un conseil !

Je sais père, mais je crains d’être porteuse de très mauvaises nouvelles, quant à ce garçon. Il dit la vérité et court un grand danger. »

Je me tournais vers l’Elfe. Elle avait un air grave, fatigué.

« Nous ne savons pas où se trouve l’Amulette mais il est l’Élu et saura la trouver. C’est une nécessité, car le Sorcier a lancé ses troupes d’élite en route pour écraser les rebellions.
La guerre civile menace, il faut absolument y mettre un terme avant qu’elle n’éclate. »

Les sages accusèrent le coup. Enfin, le père d’Artanis posa sur sa fille un visage troublé.

« En es-tu sûre ? »

Elle hocha la tête.

« Je serai celle qui le guidera dans sa quête. Je puis lui être utile pour lui expliquer ses visions et le voyage sera plus rapide avec Norfin.

Qui est Norfin ? demandai-je.

Un dragon. Je peux communiquer avec lui car la magie se manifeste chez moi sous la forme d’un don de télépathie. »

Je restais figé, essayant d’assimiler ce que je venais d’entendre.

« Vous partirez dans une heure. Il n’y a plus de temps à perdre. Mais Artanis, tu es ma fille unique et je te prie de faire attention à toi durant ce voyage. »

Sur ces mots, les sages suivirent Finwë vers la porte de sortie de la salle. Je me tournai vers Artanis.

« Allons-y, murmura-t-elle doucement, il ne nous reste que très peu de temps. Nous devons arriver le plus rapidement possible au Cercle Infernal.

Pourquoi ?

La légende dit que des manuscrits de runes draconniques y sont conservés qui indiquent la route vers le lieu où se trouve l’Amulette.
C’est une très grande forteresse, un avant-poste où se côtoient des gens ayant la capacité de communiquer avec les dragons comme moi. »

J’acquiesçais de la tête. D’après mes calculs, j’avais encore environ cinquante-deux minutes pour faire mes adieux à la soeur d’Earenya.